Autour de chez nous

Elle est étonnante cette ville, comme hors du temps, patchwork de quartiers au patrimoine aussi différent qu'affirmé mais avec pour fil conducteur le Moyen Âge et la Renaissance. Au centre, on égrène les sites connus comme une litanie architecturale : ainsi le musée Unterlinden , le plus connu de Colmar, a trouvé refuge dans l'ancien couvent des dominicaines construit au XIIIème siècle. À ne pas confondre avec la sobre église des Dominicains, un peu plus tardive qui elle, abrite un retable remarquable. Reconnaissable entre toutes, rougissante de son grès, la collégiale Saint Martin resplendit aussi de tout son gothique. Et la Maison des Têtes, sise dans la rue homonyme, qui fait tourner la vôtre avec ses 111 visages sculptés en façade ! Elle, elle remonte à la Renaissance. À ce propos, d'aucun la croient médiévale, mais la Maison Pfister est bien le premier monument Renaissance de la ville. Vous êtes alors rue des Marchands. Saviez-vous que Bartholdi, celui qui a sculpté la statue de la Liberté était de Colmar ? Sa maison natale a été transformée en musée, ici, au numéro 30. On déboule Grand'Rue. On s'en doute, c'était forcément l'ancienne rue principale. Et oui, la carte postale que vous voyez sur tous les portants, certes avec des maisons à colombages toute coloriées, c'est ici. Là encore, elle a ses favorites, comme la maison des Arcades ou encore le temple protestant Saint-Matthieu avec ses beaux vitraux. Balcons croulants sous les géraniums, tourelles en encorbellement, colombages et pans de bois…. Vous aimez cela ? Alors on continue, et pourquoi pas en barque, pour remonter une partie de la Lauch. C'est elle qui donna son surnom de Petite Venise au quartier de la Krutenau. On commence par l'ancienne douane , puis voilà le quai de la poissonnerie. Oui, le marché est bien là. Et alors, on ne mange pas à Colmar ? Pourtant elle n'a rien à envier à Strasbourg lorsqu'on se met à table. Elle aligne elle aussi des tables prestigieuses étoilées sinon remarquées et partage généreusement ses bonnes adresses de winstub. Allez, c'est décidé demain on part sur la route des vins, entre vignes et villages.

Strasbourg, c'est un puzzle de quartiers avec chacun sa personnalité. Enlacé par les deux bras de l'Ill, le centre-ville déploie ses merveilles architecturales. Guère original mais étape indispensable, la cathédrale avec son élégante flèche unique, bien sûr. Par beau temps, on ne manque pas d'en entreprendre l'ascension : en haut, la vue à 360° y est imprenable, elle rappelle que jusqu'en 1874, cet édifice de 142 mètres fut le plus haut du monde. Bon, on prend un plan et on se repère ! Voici le palais Rohan , ancienne résidence des princes-évêques, qui loge désormais trois musées dans ses murs ; les colombages admirablement sculptés de la maison Kammerzell ; l'église Saint-Thomas au gothique bien affirmé ou encore l'Aubette, ancien bâtiment militaire reconverti en centre commercial. On glisse ensuite dans les ruelles de la Petite France , aux émouvantes maisons médiévales. Style néo-classique ou Jugendstil, le quartier allemand autour de la gare réserve également son lot de surprises comme la maison égyptienne et sa fresque Art Nouveau. Si l'on s'adonne au shopping dans la Grand'Rue, on s'aère en flânant dans le parc de la Citadelle et l'on s'enivre des parfums du jardin botanique . Ne manquez pas les serres, magnifiques. Et pour mieux savourer cette capitale européenne , rien de tel qu'une balade en bateaux pour découvrir les ponts couverts et jeter un œil au quartier parlementaire. Il fait encore beau ? Filez au barrage Vauban construit fin XVIIème ; en surplomb de sa terrasse panoramique on embrasse le quadrillage des canaux et de la ville. Pour humer l'ambiance estudiantine, rendez-vous dans le quartier de la Kruteneau et plus précisément à bord de ces péniches amarrées au bord de l'Ill parfois transformées en bars. Car Strasbourg est aussi une ville du bien vivre. Avec une réputation culinaire d'inventivité : des restaurants étoilés, des chefs qui rivalisent d'audace, renouvellent le genre... Comme pour leur répondre, les winstubs, ces auberges typiques cultivent la tradition, même si toutes n'offrent pas la même qualité. Et avec ceci, vous dégusterez bien ce grand cru. Quoiqu'avec cette choucroute, une petite mousse sera tout autant la bienvenue !

Accès : Dans la vieille ville

Survivant aux guerres et aux rivalités entre seigneurs, le château du Haut-Koenigsbourg dresse, depuis le XIIème siècle, sa haute silhouette à 800 mètres d'altitude, regardant, impassible devant le temps qui passe, la Plaine d'Alsace, les Vosges, la Forêt noire et même, par beau temps, les Alpes. Visite d'un vieux monsieur aussi intriguant que fringuant . Malgré sa tranquille assurance, le château du Haut-Koenigsbourg revient de loin. Après des années de bons et de loyaux services, il est jugé démodé et peu commode et est abandonné après 1633. Le grand et fort château sombre alors peu à peu dans l'oubli, s'effritant au fil du temps dans sa haute solitude. L'histoire pourrait s'arrêter là si la ville de Sélestat, gênée par cet encombrant monument, ne l'avait offert en 1899 au dernier empereur allemand, le roi de Prusse, Guillaume II de Hohenzollern. Celui-ci, passionné des arts de la guerre, du Moyen Âge et des forteresses, se prit d'une véritable passion pour ce château qui répondait à ses rêves de grandeur et de ressusciter l'empire germanique. Dans son idée, la restauration du site dans laquelle il engagea des sommes formidables devait affirmer la toute jeune dynastie impériale des Hohenzollern. Si le résultat pour son compte personnel ne fut pas à la hauteur de ses investissements, il est en revanche particulièrement réussi en ce qui concerne le respect de l'architecture d'origine et, pour les parties vraiment détruites, reconstruites de manière vraisemblable. Aujourd'hui le château du Koenigsbourg offre un modèle remarquable de forteresse de montagne au XVème siècle en Alsace . Épousant la forme de l'éperon rocheux sur lequel il est construit, ses remparts entourent un terrain de 270 mètres de long sur 40 mètres de large. Dès que l'on passe sa haute porte, on se retrouve plongé au Moyen Âge, au cœur d'une véritable cité. Une auberge, une fontaine, une forge notamment précèdent un pont-levis qui donne sur la cour intérieure d'où un escalier remonte vers l'étage et les habitations. Toutes les parties du château ne sont pas ouvertes au public. Toutefois, une visite insolite et guidée est proposée tous les week-ends, de novembre à mars, et permet, en plus du circuit classique, d'accéder à deux lieux habituellement fermés, les magnifiques cuisines de l'empereur Guillaume III et le donjon accessible par 150 marches. Plusieurs autres visites à thèmes, (les jardins médiévaux, ludique en famille, anniversaire médiéval…) sont proposées pour rendre la sortie encore plus vivante et passionnante. Mais quelque soit la formule choisie, visite libre ou guidée, le château du Haut-Koenigsbourg est un endroit envoûtant et magique, d'une beauté exceptionnelle. Incontournable.

Elle représente l'art gothique dans toute sa splendeur avec sa façade d'une extraordinaire richesse. A l'intérieur, une nef élancée, une crypte romane, des vitraux du Moyen-âge, des orgues monumentales et une horloge astronomique Renaissance, remarquable.

Romantique, pittoresque : tout a été dit sur l'adorable quartier de la Krutenau frangé par la rivière Lauch. Alors quoi de mieux pour découvrir les façades de cet ancien faubourg fortifié habité par les tanneurs et les maraîchers que de monter à bord d'une barque à fond plat.

Galerie en bois, tourelle octogonale, oriel d'angle et peintures murales : voici sinon la plus jolie du moins la maison la plus connue de Colmar. Erigée en 1537 pour un chapelier, c'est le premier exemple de la Renaissance architecturale

Le chemin le plus court pour accéder au château est de partir du parking du restaurant le Humnelmühl, qui est, pour les randonneurs, accessible par les vignes. Il faut ensuite environ 1 h d'une agréable ballade à travers une jolie forêt pour découvrir, à 384 m d'altitude, l'impressionnant donjon qui domine le paysage viticole. Le château d'Ortenbourg est en effet une des plus belles réalisation militaire du XIIe siècle d'Alsace. Il est édifié sur un piton rocheux avec trois fossés de défense. La visite de l'intérieur permet de concevoir la puissance de la forteresse avec ses fenêtres gothiques et ses bancs qui ont résisté aux ravages des guerres et du temps. C'est un très joli site à visiter et le point de départ de nombreuses randonnées pédestres. Tout à côté, on peut voir les vestiges du Château de Rammstein, dont il ne reste qu'une tour et qui ne se visite pas.

De mai à octobre, ce circuit vous propose de découvrir dix jardins médiévaux, situés entre Dieffenthal et Thannenkirch, c'est-à-dire sur la Route des Vins d'Alsace et le Massif du Haut-Koenigsbourg, avec comme point d'orgue le "hortus medievalis" du Grand Château. Chacun de ces jardins, de 25 à 900 m2, est bâti sur une thématique originale autour d'un personnage emblématique et des animations ont lieu à différentes étapes du circuit. Une très jolie et instructive promenade d'une trentaine de kilomètres. Entrée libre.

Installé dans l'Hôtel de Ville de Ribeauvillé, un bâtiment Renaissance construit de 1773 à 1778, ce trésor magnifique se compose de coupes ou hanaps, cuillers, salière… en argent massif recouvert d'une feuille d'or (vermeil) donné par les seigneurs de Ribeaupierre à la commune, officiellement en signe de bonne entente, en réalité pour éponger les dettes engendrées par la guerre de 30 ans. Quelques pièces ont été abîmées à la Révolution (armoiries effacées, têtes d'apôtres escamotées…) mais celui reste superbe avec quelques objets étonnants comme un œuf d'autruche monté ou une coupe affectant un nautile avec sa tige en forme de maure. Un bel exemple de travail d'orfèvrerie alsacienne.

Installé dans un ancien couvent, on n'y vient pas seulement pour le célébrissime retable d'Issenheim réalisé par Grünewald – huit panneaux monumentaux - mais aussi pour les œuvres d'Isenmann et de Schongauer, voire, pour les férus du genre, pour la collection archéologique ainsi qu'un bel ensemble d'œuvres contemporaines.

Les trois châteaux qui surplombent Ribeauvillé du haut de la même colline, accessibles uniquement à pied par le GR5, sont de merveilleux buts de randonnées entre montagne et vignoble mais il faut de bonnes chaussures car cela grimpe pas mal pendant 25 min. Saint-Ulrich, à 530 m, est le plus imposant et le mieux conservé. Bâti au XIIIe siècle, c'était la demeure seigneuriale des seigneurs de Ribeaupierre jusqu'au XVe siècle et une des plus belles réalisations profanes en Alsace. Toujours impressionnant par ses proportions, ses vestiges (donjon carré, tour de logis, salledes chevaliers et grande tour d'habitation, barbacane d'entrée et chapelle) sont très intéressants à parcourir. Gisberg, plus petit, fait face au premier sur un éperon rocheux impressionnant. Ouvrage de défense de 1250, il a conservé un magnifique donjon pentagonal. Enfin, le Haut-Ribeaupierre, situé à 642 m, au-dessus des deux autres, a servi plusieurs fois de prison au cours des siècles. Si des travaux empêchent la visite de l'intérieur, on peut l'admirer depuis son entrée. Plan des sentiers à l'Office de Tourisme et sur le site.

Splendide vestige médiéval, ce château, situé en contre-bas du château du Haut-Kœnigsbourg, domine le village de Kintzheim à 261 m d'altitude. Datant du XIIIe siècle, il a connu une vie tourmentée tout d'abord avec la guerre entre Aldophe de Nassau et Rodolphe de Habsbourg qui se disputent l'Alsace qui aboutira à sa destruction en 1298. Reconstruit en 1306, il sera pillé et incendié par les troupes suédoises durant la guerre de Trente Ans en 1632. Il reste aujourd'hui toutefois un ensemble remarquable à visiter avec un donjon circulaire complété par un mur-bouclier, un logis seigneurial, une cave voûtée, une chapelle… qui témoignent de la puissance médiévale de l'Alsace. L'été, il abrite également un superbe spectacle, celui de la Volerie des Aigles, qui sublime ses contours. À ne pas manquer.

Accès : Dans la vieille ville (zone piétonne) près de la collégiale Saint-Martin

La vie de cette sainte, aussi passionnante et folle qu'une héroïne de Lelouch, méritait bien d'en faire la patronne des Alsaciens ! Née aveugle, devenue voyante à son baptême, la fille du duc Adalric résista aux pressions de son père qui voulait la marier à un prince. Quelques miracles plus tard, elle devient la mère abbesse du couvent de Hohenbourg, où elle repose désormais. Admirez la vue depuis la terrasse et poussez jusqu'à la source miraculeuse à 15 minutes à pied.

Volontairement tournés vers les jeunes enfants (2 à 12 ans) accompagnés de leurs parents et/ou de leurs grands-parents, Cigoland se veut un parc ludique certes, avec des manèges comme le Gigopanoramique et ses nacelles qui emmènent à 12 m de hauteur en tournoyant très doucement pour qu'on puisse admirer le parc et la plaine d'Alsace, ou les bateaux tamponneurs, mais aussi et surtout, un endroit où l'on peut observer des cigognes en liberté (plus de 120 cigognes blanches) ou dans de grandes volières pour favoriser la reproduction. Ici vous apprendrez tout sur ces voyageuses tout en variant les plaisirs, le parc proposant également des spectacles (cirque et audiovisuel), des jeux de piste éducatif,une reconstitution de ferme alsacienne avec sa basse-cour, d'autres animaux comme des poneys, des ânes nains, des chèvres, des lamas… Plusieurs restaurants et même deux hôtels permettent de profiter au mieux de Cigoland et de ses infrastructures. Un super endroit pour les petits comme pour les grands.

Classé" Jardin remarquable" et "Premier jardin botanique biologique" de France, ce très beau jardin romantique d'une quarantaine d'hectares, se visite comme une succession de pièces plus surprenantes les unes que les autres : allée majestueuse, cour d'honneur jardinée, ruines d'un château, étangs miroirs, vastes prairies fleuries et champs, arbres géants … pour créer un ensemble des plus harmonieux. Une magnifique parenthèse, élégante et reposante. Visite guidée sur rendez-vous. Fêtes des plantes en avril et en octobre.

À l'origine conçu uniquement pour sauvegarder la Cigogne blanche dont il ne restait que 5 couples sauvages, puis La loutre d'Europe et le Grand Hamster, le centre de réintroduction a peu à peu mis en place plusieurs animations pour sensibiliser petits et grands à leur environnement. Parmi celles-ci, un grand bassin vitré permet d'observer les différentes techniques de nage et de pêche d'animaux aquatiques (cormorans, loutres, manchots et même une otarie) tandis qu'une galerie d'aquariums présente les poissons de la région. Un laboratoire ludique initie par ailleurs les enfants à l'univers des oiseaux par le biais de jeux didactiques et un labyrinthe, ponctué de pôles ludique, réveille les sens (vue, odorat, ouïe, toucher, goût). Installé au milieu des vignobles, le parc, parsemé d'étangs, regorge de végétaux typiques des marais, comme les phragmites, les massettes, les iris… qui en fait un lieu d'accueil pour la petite faune (passereaux, chauve-souris, hérissons…) locale. D'où l'idée de créer le P'ti Refuge, un espace pédagogique destiné à sensibiliser et à inciter les visiteurs à protéger et accueillir la petite faune dans leur jardin. Enfin, un mini-vignoble est dédié à l'identification des 7 cépages cultivés en Alsace. Un très bel endroit pour partager et découvrir, le temps d'une journée (on peut manger sur place) les trésors naturelles de cette belle région.

Une balade féérique, sur la route des vins d'Alsace, parmi des centaines de papillons exotiques qui évoluent dans une gigantesque serre de 1 000 m2 où une flore luxuriante a été reconstituée pour subvenir à leurs besoins naturels. Ces petits êtres délicats et fragiles cachent bien des mystères dévoilés par des bornes explicatives et une vidéo, et il semble irréel de pouvoir les approcher de si près. D'autres créatures rares sont venues tenir compagnie à nos voletants amis, des caméléons, des grenouilles tropicales, des dragons d'eau (lézards asiatiques) et une dizaine d'espèces de phasmes, ces longs insectes spécialistes du mimétisme. En sus d'être un endroit magique, ce jardin extraordinaire participe au développement des élevages de papillons dans leur pays d'origine aidant plus de 2 000 familles à vivre décemment sans avoir besoin de défricher la forêt. À ne pas manquer.

Le plus fameux humoriste et dessinateur populaire alsacien, Jean-Jacques Waltz (1873 –1951), plus connu sous le nom de Hansi, est célébrée avec son œuvre, véritable témoignage de la vie et des mentalités du XIXe siècle dans la région, dans un espace de 300 m2. Francophile acharné, pas toujours très objectif, découvrez-le à travers ses aquarelles, lithographies, affiches publicitaires, cartes postales, vaisselle décorée, etc. C'est instructif et amusant . Une boutique permet de ramener un souvenir de cet agréable intermède.